Lundi 12 décembre a été inaugurée la reconstruction du triangle des Échoppes avec la desserte ferroviaire Pessac-Macau. Il y aura environ un train par heure et par sens (10 *2), reliant les deux terminus en une grosse demi-heure. C’est un événement important, car c’est le premier projet de desserte d’agglomération par le réseau ferré SNCF qui voit le jour, ce n’est plus vraiment le transport régional classique. L’intérêt est de relier le Médoc et la petite couronne bordelaise ouest à l’important pôle multimodal de Pessac. Important puisqu’il correspond à plus de 5000 montées descentes de voyageurs par jour, avec en particulier le tramway qui traverse le campus Pessac Talence et ses 40 000 usagers dans sa grande longueur.

Si on avait été à Karlsruhe, ville modèle depuis les années 90 pour son réseau de transport mixte,  cela aurait été un train-tram qui aurait continué sans rupture de charge sur le Campus et aurait été géré par l’équivalent de TBM, le KVV et ses dix lignes de tram.

Ce qui est beaucoup plus gênant, c’est l’exploitation commerciale de cette ligne : les abonnés peuvent utiliser une carte Modalis. En revanche, les occasionnels doivent acheter des tickets à l’unité, plus chers, sur des distributeurs parfois en panne et compliqués d’usage. En effet, il n’existe pas de carnets de tickets ou tickarte pour les TER Aquitaine, et un billet à l’unité est périmé au bout de 7 jours. Si on prend un aller et retour et qu’on revient par un autre moyen de transport, le retour est perdu. Il faudrait de toute urgence créer une vraie billetterie intermodale sur l’agglomération, comme il en existe déjà depuis très longtemps à Paris et dans d’autres villes.

Par ailleurs, cette première desserte d’agglomération en appelle d’autres, sortes de RER qui la traverseraient : on peut penser à une ligne Gazinet <-> Ambarès par exemple, avec un cadencement à la demi-heure. Jusqu’à maintenant, les TER et tramways étaient essentiellement radiaux, la création d’une tangentielle rapide est une avancée importante.

Cette desserte s’est faite en rajoutant 6 trains par sens au total (15 à 21), mais au détriment de la desserte de la gare Saint Jean, en particulier en fin d’après midi. Ceci est gênant. Car déjà, cette gare n’était pas organisée en moyeu (« hub ») avec des TER arrivant tous ensemble à la même heure sur les mêmes quais pour repartir tous peu de temps après comme cela se fait aux Pays-Bas. En supprimant des trains, on augmente encore probablement la durée des correspondances.

Il serait aussi important de ré-ouvrir la gare de la Médoquine, par un arrêt des TER de et vers le Médoc dans cette gare, comme gare de quartier dans un premier temps, en y aménageant un grand garage vélo fermé. Elle ne pourra devenir un véritable pôle d’échange avec les autres transports en commun qu’au prix d’un réaménagement du site et du réseau de bus/tram.